La vidéo en ligne, première cause de la pollution numérique

Le changement climatique est certainement l’un des enjeux les plus importants de notre époque. Afin de contenir le réchauffement climatique et limiter la hausse des températures à 1,5°C, tous les secteurs d’activité doivent être pris en compte. Pourtant les gouvernements et l’opinion publique sous-estiment les impacts environnementaux liés aux usages du numérique. D’après le dernier rapport publié par Shift Project, le numérique émet aujourd’hui 4% des émissions de gaz à effet de serre (GES), soit davantage que le transport aérien. Parmi les causes de cette pollution, la principale est liée à notre surconsommation de la vidéo en ligne.

 

La vidéo en ligne représente 20% du total des GES dues au numérique.

 

Très utilisée, la vidéo en ligne est au cœur de la consommation numérique. En 2018, elle représente ainsi 60% du flux mondiale des données. Stockée dans des centres de données, elle est acheminée par les réseaux jusqu’à nos appareils mobiles et ordinateurs. Une opération qui nécessite de l’électricité et émet le plus souvent du CO2. Au total, en 2018,  la vidéo en ligne a engendré 306 millions de tonnes de CO2, soit 20% du total des émissions à de gaz à effet de serre (GES) dues au numérique.

 

À titre de comparaisons :

  • 10 h de film haute définition utilisent davantage de données que l’intégralité des articles en anglais de Wikipédia en format texte.
  • Le visionnage de vidéos en ligne en 2018 a généré autant d’émissions de gaz à effet de serre que l’Espagne, soit 1% des émissions mondiales.

 

La consommation de vidéos en ligne est répartie en 4 catégories :

 

 

  • La VOD, contenus visuels hébergés sur des plateformes comme Netflix ou Amazon Prime, représente 34 % de la vidéo en ligne soit 7% des GES dues au numérique
  • La pornographie, contenus visuels hébergés sur des plateformes pornographiques comme YouPorn ou Pornhub, représente 27% de la vidéo en ligne soit 5% des GES dues au numérique
  • Tubes, contenus visuels divers et tout public hébergés sur des plateformes Youtube ou Dailymotion, représente 21% de la vidéo en ligne soit 4% des GES dues au numérique.
  • Autres, vidéos hébergées sur les médias sociaux comme Facebook ou Instagram, représente 18% de la vidéo en ligne soit 4% des GES dues au numérique.

 

 

 

Comment limiter l’impact écologique de la vidéo en ligne ?

 

 

 

Pour limiter les GES générés par la vidéo en ligne, The Shift Project propose plusieurs solutions. L’objectif de ces pratiques n’est pas d’abandonner la vidéo en ligne mais de proposer un usage plus sobre.

  • Un accès limité à la vidéo en ligne. L’objectif est de proposer des forfaits à bas prix donnant un accès à des volumes de données plus restreints. Cela permettrait de réguler la consommation en rendant l’accès à la donnée payant et ajustable.
  • Adapter le design des plateformes pour limiter la consommation des vidéos en ligne. Aujourd’hui, leur design vise à maximiser la quantité de temps passé par les utilisateurs. Pour une stratégie plus sobre, il faudrait que la plateforme soit organisée afin d’orienter les comportements vers une sélection plus précise du contenu consommé.
  • Définir un cadre réglementaire explicite pour assurer que les designs des systèmes soient en phase avec la réduction des émissions de gaz à effet de serre dues au numérique.

 

 

Agir individuellement pour limiter notre consommation de vidéos en ligne

 

Il est possible de devenir plus « numériquement sobre ». Il suffit de regarder des vidéos en ligne à plus faible résolution. Nous pouvons également limiter notre consommation de vidéos en s’interdisant, par exemple, de visionner toute une saison de notre série préférée en une soirée ! Nous nous devons également d’être plus sélectif dans nos choix et ne pas regarder tout le catalogue Netflix même si la plupart des films ne nous intéressent pas !

 

Dans un monde sous contrainte climatique, nous nous devons de réguler notre consommation de données numériques. À l’image de nouvelles habitudes prises pour limiter les bouteilles ou les sacs de plastique, nous devons réduire notre temps passé sur les plateformes de vidéos en ligne.

 

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Auteur / autrice

Victoria K.
Journaliste chez PlanetHoster
Pour la petite histoire, j’ai été formée au journalisme en France. Ma formation terminée, j’ai travaillé pour la presse WEB avant de me lancer dans le monde audiovisuel où j’ai enquêté et réalisé des documentaires pour la télévision française.